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Notre numéro d’automne s’ouvre sur le récit d’une « courte » vie, celle de Rober Servin, un des enfants de
Charles Servin, libraire et imprimeur à Caudry, parti en 191 à l’âge de 20 ans, décédé trois ans plus tard. Blessé le 16 avril 1917 devant Craonne, il meurt un mois après. Joël Blondiaux retrace le destin de son grand-oncle à partir des documents remis à la famille (dont la lettre d’adieux), de sa correspondance, de la lettre du pasteur qui l’a assisté dans ses derniers moments. Des éléments de son enfance – résultats scolaires, participation à Star Club caudrésien, travail de typographe – lui donnent vie, avant le départ à la guerre, les faits d’armes et la mort. Sa dépouille fut ramenée et inhumée sept ans plus tard dans un caveau familial, et à cette occasion les discours du président du Star Club comme celui du Général Aubert Frère du 1er Régiment d’Infanterie cantonné à Cambrai sont éloquents. «Il reste de sa brève trajectoire, à la fois simple et ordinaire, un récit lumineux, entrecoupé de sourires, de rires, de regrets et de blessures, où dominèrent espérance et souci de l’autre ».
Nous publions la seconde partie du beau travail de Mikaël Bougenières, archiviste municipal, et d’Annie
Lefebvre, guide conférencière très regrettée. Après avoir retracé l’état de destructions à Cambrai, le retour des habitants, leur relogement, le contexte réglementaire de la « reconstitution » (Jadis en Cambrésis n°146), ils détaillent à présent les architectes de la reconstruction avec de nombreuses photos et des bleus d’architecte conservés aux Archives municipales.
Arlette Isoré-Thérey nous livre le témoignage de l’évacuation de sa mère Evelyne, 9 ans en mai 1940, avec
sa jeune sœur. Le père étant décédé accidentellement en 1935, les 5 enfants avaient été « placés » et nous avons ainsi beaucoup de détails sur la vie dans les établissements recueillant des enfants et les déplacements dus à la guerre : fondation Vanderburch, maison de vacances ou Bois-de-Cise près de Mers-les-Bains; préventorium à Trélon (avec la grande figure de Jeanne Rousselle), évacuation dans les Landes, retour à Trélon. La séparation avec la famille aura duré deux ans.
Pour la même période Bernard Bétermin évoque la figure de Marie Louise Bétermin (1901-1984) sa
cousine, sous-lieutenant des Forces Françaises Combattantes, qui a aidé la Résistance de Caudry. Il détaille son action comme membre du réseau Shelburn, dont l’activité principale était de récupérer des aviateurs alliés tombés dans la région, de les héberger et de leur permettre de poursuivre leur route vers la Grande-Bretagne. Dénoncée, elle sera emprisonnée à Valenciennes puis à Loos, où elle eut la chance d’être libérée. Elle recevra notamment la Légion d’honneur.
Nous terminons avec les succulentes expressions patoisantes de Fontaine-au-Pire, recueillie par Françoise
Boniface, cette fois sur le thème du corps. Hygiène, vêtements, maladies, petits bobos… tout y passe et c’est raconté avec une gradation qui procure un grand bonheur de lecture.

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